ARMES  DE LA BATAILLE DE FORMIGNY

Liste non exhaustive  et descriptif d'armes utiliséees à la fin de la guerre de  cent ans. La présence de toutes ces armes lors de la bataille de Formigny ne peut être assurée. Lorsque cela est possible une illustration issue des enluminures est affichée ce qui atteste de leur présence.


Arme

Description avec illustration d'enluminures de la bataille de Formigny ou de la conquête de villes normandes (1499/1450)
 Illustration conventionnelle







ARMES OFFENSIVES


ARC
L'arc est une arme  facile à fabriquer mais exige une longue pratique, c'est pourquoi les archers faisaient partie de corps spéciaux aux seins des armées. L'archer était généralement vêtu légèrement pour se déplacer rapidement à pied. Outre son arc, il possédait un carquois pour loger ses flèches et une arme auxiliaire (épée, couteau) utilisée au corps à corps. Lors d'une bataille rangée, les archers envoyaient leurs flèches en l'air ce qui leur donnait une trajectoire parabolique avant de retomber verticalement sur les troupes ennemis. Les seigneurs français du Moyen Age n'étaient pas favorables à l'établissement de compagnies d'archers alors que celles-ci se développèrent en Angleterre et ailleurs. Les Anglais utilisaient le grand arc (jusqu'à deux mètres de long) qui nécessitait plusieurs années d'entraînement et de pratique. Cette tactique fut payante et, pendant la guerre de cent ans, les archers anglais décimèrent la cavalerie française lors de plusieurs batailles.

Siège de caen :Arc et arbalètes




ARBALETE Arme de jet dérivée de l'arc utilisée dès le Xe siècle. Elle est composée d'un arc de corne ou de métal, d'une pièce en bois permettant de fixer l'arc (arbrier) et d'un mécanisme permettant de maintenir la corde tendue (noix), de lâcher la flèche (détente) et de bander l'arc. Les flèches courtes tirées par l'arbalète s'appellent des carreaux. Très puissante et précise, c'était une arme très meurtrière, elle fut interdite par le concile de Latran en 1139 (entre chrétiens mais permise contre les infidèles). Sa portée pouvait aller jusqu'à 150 mètres. Ses défauts étaient son poids et sa cadence de tir (2 carreaux par minute contre 12 flèches pour un bon archer). Mais l'arbalète était plus facile à manier que l'arc et nécessitait moins de temps pour la formation des tireurs.
Les différents types d'arbalètes se caractérisent par le mécanisme utilisé pour bander l'arc : à la main, à pied de biche, à tour ou à cry. Des mécanismes plus sophistiqués permettaient une plus grande puissance mais alourdissaient l'arme. Les premières arbalètes se bandaient à la main à l'aide d'un étrier et d'un crochet attaché à la ceinture. Les arbalètes à pied de biche étaient plutôt utilisées par des cavaliers. Elles étaient plus légères et plus facile à bander.

Cette arme fut remise en cause pendant la guerre de cent ans après les batailles de Crécy (1346) et d'Azincourt (1415) où les archers anglais surpassèrent les arbalétriers français. Il est vrai que par son poids et son temps de rechargement assez long, elle était mieux adaptée à la défense d'une place forte plutôt qu'à une bataille rangée. Elle fut toutefois utilisée jusqu'au XVIe siècle.


FLEAU
Arme composée d'un manche de bois muni d'une chaîne métallique à laquelle est accrochée une masse de fer. Le fléau était surtout employé en Allemagne et en Suisse à partir du XIIe siècle mais beaucoup moins en France.
Cette arme était terriblement destructive pour les hauberts mais pouvait également blesser celui qui la maniait. Les fléaux des fantassins avaient un manche plus long afin de pouvoir atteindre les cavaliers.
La masse suspendue à la chaîne était généralement sphérique et munie de pointes plus ou moins longues, mais elle pouvait aussi n'être qu'un lingot de fer rectangulaire.Le Goupillon était une sorte de fléau équipé de plusieurs chaînes terminées par des boules garnies de pointes acérées. Il fut très populaire en Angleterre et dans les Flandres mais demandait une grande dextérité pour être manié.
Le fléau fut utilisé jusqu'au XVIe siècle.



MASSE
C'est une arme offensive composée d'un manche et d'une partie contondante à une extrémité. La simple massue est certainement l'arme la plus anciennement connue. A l'origine, ce n'était qu'un bâton de bois sur lequel était resté la souche.
Au moyen âge, la masse est admise dans les combats vers la fin du XIIe siècle. La partie contondante est faite de métal (Bronze, plomb ou fer) et de forme cylindrique ou sphérique. Les Anglais utilisaient beaucoup la "morning star", terminée par une boule munie de pointes.Les coups portés par une masse pouvaient très bien briser le crâne ou casser un membre à travers une cotte de maille. Au XVe siècle, les progrès du travail du fer permirent de fabriquer des masses dont l'extrémité était formée d'une série de lames et le manche devint également en fer pour éviter qu'il se brise.



armes d'
HAST
(ou
HALLEBARDES)
Le terme "Hast" désigne généralement toute arme faîte d'une pièce métallique emmanchée au bout d'un long manche de bois.
Le nom vient du latin "Hasta" qui signifie lance. La lance et l'épieu sont d'ailleurs les premières armes d'hast utilisées depuis l'antiquité.
Les armes d'hast se sont ensuite diversifiées au moyen âge afin de compenser l'évolution des armures.
Originairement, les armes d'hast n'était rien d'autre que des outils emmanchés à l'extrémité d'une hampe. Ainsi le fauchart dérive de la faux, le vouge du coutelas, la hallebarde de la hache. Puis, elles se sont améliorées pour devenir des armes à part entière.
Les différentes armes d'hast sont nombreuses et il est parfois difficile d'établir des distinctions absolues entre elles: pique, pertuisane, langue de bœuf, fauchart, guisarme, vouge, godendac, hallebarde, bardiche, corsèque, esponton, ronconne.
On a essayé de les classer par famille mais la difficulté est de savoir si le même nom désignait toujours la même arme au moyen âge.
Ces armes seront abandonnées vers la fin du XVIe siècle, remplacées par les armes à feu.




HALLEBARDE: Arme d'hast la plus connue, dérivée de la hache et utilisée des le XIVe siècle par les fantassins suisses et allemands. Elle se composait d'une hache munie d'une pointe fixée sur un long manche de bois. Ensuite, un crochet séparé fut ajouté à l'arrière puis, la partie métallique engloba également le ou les crochets. Cette arme, habilement maniée devait être redoutable pouvant tailler, percer et arracher des pièces d'armures.

VOUGE: Arme d'hast se composant d'une lame emmanchée sur un long bâton de bois. La partie métallique est une sorte de gros poignard dont la lame n'est aiguisée que d'un seul cote et fabriquée dans un acier très dur. Les fantassins (vougiers) s'en servaient pour couper les jarrets des chevaux ou bien pénétrer les armures de plates. Elle fut utilisée du XIVe au XVIe siècle.


GUISARME: Arme d'hast composée d'un long pieu sur lequel était emmanché une lame tranchante recourbée et une pointe droite. Cette arme, qui ressemble au fauchart, était utilisée par les piétons à partir du XIVe siècle qui s'en servaient beaucoup pour tailler les jarrets des chevaux. .



HACHE

La hache en tant qu'outil est connue depuis la préhistoire.
Les Francs se servaient d'une hache courte au fer lourd, appelée Francisque. Elle pouvait être lancée à 3 ou 4 mètres de distance. La chevalerie française adopta la hache vers la fin du XIIe siècle à la suite des premières croisades. Au XIIIe siècle, les fantassins portaient également des haches plus ou moins longues. A partir du XIVe siècle, des haches nouvelles apparurent: elles étaient forgées de façon a pouvoir frapper de taille et d'estoc. Une pointe aigue était ajoutée derrière la partie tranchante. Les haches des fantassins avaient aussi une pointe au bout du manche, genre baïonnette. Le manche s'allongea également et cette hache prend le nom de hallebarde au XVe siècle.


EPEE
C'est l'arme par excellence du chevalier et de l'homme d'arme du Moyen Age. L'origine de l'épée remonte à la plus haute l'antiquité et même sans doute à l'âge du bronze. L'usage de l'épée longue semble débuter à l'époque Franque et plus spécialement Carolingienne. A partir de cette période, l'épée devint l'arme la plus noble et portait même souvent un nom (la plus célèbre est Durandal, l'épée de Roland) et son pommeau renfermait parfois des reliques. Elle mesurait environ 90 centimètres.
Jusqu'au XIIe siècle, l'épée, qui possédait deux tranchants se terminait par un bout plutôt arrondi. Cela indique certainement que c'était une arme utilisée pour la taille et non pour les coups d'estoc. A la fin du XIIe siècle, la poignée devient assez longue pour permettre de se servir de l'arme à deux mains. Ensuite, la forme de l'épée ne se modifie guère jusque vers le milieu du XIIIe siècle. A cette époque, on distingue deux types d'épées: les épées à lame légères, utilisées de taille et d'autres à larmes lourdes, plus courtes et destinées à des coups d'estoc. Les chevaliers en possédaient souvent une de chaque, la première utilisée à cheval et la seconde pour le combat à pied. Au XVe siècle, les armées donnant un rôle important à l'infanterie, comme les Suisses par exemple, équipèrent leur fantassins de grandes épées à deux mains pouvant atteindre jusqu'à 1m65. Elles étaient utilisées pour faire des ravages contre les escadrons de cavalerie. L'épée perdit de son importance lors du combat avec l'avènement des armes à feu portatives et cessa d'être une arme de guerre dès le XVIe siècle. Elle fut remplacée par le sabre dans la cavalerie.

Bataille de Formigny :épée
         

LANCE

La lance sous sa forme la plus simple (long bâton de bois pointu et durci au feu) fut employée depuis la préhistoire alors même qu'on ne faisait pas la distinction entre armes de chasse et de guerre.
La lance comme arme de cavalier apparut au XIe siècle. Elle ne dépassait guère 3 mètres et était utilisée comme une arme d'hast pour charger. Elle était souvent ornée d'une bannière. Vers la fin du XIIIe siècle, une garde d'acier fut ajoutée pour protéger la main du chevalier. La façon de tenir la lance à changé au XIVe siècle grâce à l'emploi d'un crochet fixé sur l'armure et destiné à maintenir la lance sous l'aisselle du cavalier. Avant cela, la cette arme était tenue horizontalement au niveau de la hanche. Cette nouvelle technique permit l'utilisation de lances de plus en plus lourdes et longues (jusqu'à 5 mètres). Les lanciers formaient alors un corps d'élite car l'apprentissage n'était pas facile et les chevaliers Français étaient certainement les meilleurs à cet exercice ce qui n'a pas empêcher la défaite a la bataille d'Azincourt. La lance fut abandonnée au combat au XVIe siècle remplacée par les armes a feu.

Bataille de Formigny : Lances



ARMES DEFENSIVES



ARMURE
L'homme d'arme comprit très vite que se défendre lors du combat était au moins aussi important que de porter un coup à l'ennemi. Aussi, parallèlement au développement d'armes offensives, se développèrent des armes défensives dont le bouclier est sans doute la première. Ensuite, il apparut logique de protéger la partie la plus vulnérable (la tête) puis d'étendre cette protection aux autres parties du corps.
Le terme armure apparaît en réalité au XVe siècle pour designer l'ensemble des protections de fer ou d'acier portées à la guerre ou pour les joutes. Avant cela, on parlait de harnois ou d'adoubement. L'armure est ici employée pour designer l'habillement militaire en général.


Haut Moyen Age (VIIIe, XIe siècle)

L'armure fait sa réapparition à l'époque Carolingienne reprenant à quelques modifications près, l'équipement de la fin de l'empire romain. Ainsi, la plupart de armures sont faites de pièces de métal (fer ou bronze) cousues sur une étoffe épaisse parfois renforcée de cuir. Ces pièces peuvent avoir différentes formes: écailles, rectangulaires ou anneaux. Ces derniers composent ce que l'on appelle la broigne. Elle fut utilisée par les carolingiens (dès le VIIIe siècle) et les normands (XIe siècle) et continua à être portée parallèlement à la cotte de maille. La broigne descendait au dessous du genou et se revêtait par dessus une tunique légère.

XIIe et XIIIe siècle

Ce n'est sans doute que vers le milieu du XIIe siècle que la cotte de maille fut largement adoptée. Composée de mailles de fer entrelacées, véritable tissu de métal, elle est aussi appelée haubert. Le haubert se portait sur un vêtement rembourré, le gambison. Un capuchon de mailles et des gants de peaux complétaient parfois l'équipement. Certains hauberts descendaient presque jusqu'à la cheville
Durant le XIIIe siècle, des gantelets et des chausses de mailles complétèrent la cotte de mailles et une tunique d'étoffe (surcot) se portait par dessus . Le haubert résistait assez bien aux flèches, coups de lance et d'épée mais était beaucoup plus vulnérable aux armes de choc (masse, marteau, fléau). Des pièces de fer furent peu à peu ajoutées dès la fin du XIIIe siècle.

XIVe et XVe siècle

Des protections de fer supplémentaires furent donc fabriquées afin de mieux protéger les différentes parties du corps: bras, torse, coudes, genoux, jambes, pieds. Les hommes d'armes ne les portaient pas forcement toutes et le début du XIVe siècle marque une période de transition entre la cotte de maille et l'armure de plates complètes ( Au début du XVe siècle, l'armure de fer est définitivement adoptée par les chevaliers (Figure 4). Cette équipement est souvent nommé "harnois blanc" à cause du fer poli et brillant dont il est fait. Les fabriques d'armures les plus renommées étaient italiennes (Milan) ou allemandes (Nuremberg). Des armures magnifiques continuèrent à être utilisées au XVIe siècle mais plus par tradition que par réelle nécessité, l'introduction des armes à feu dans les combat les rendant dépassées.

Formigny : Armure, heaume, bouclier



HEAUME
Le terme heaume n'apparaît qu'au XIIe siècle pour designer une armure de tête. Toutefois, le casque était utilisé depuis l'antiquité. Les améliorations successives du casque consistèrent à couvrir de plus en plus le visage rendant difficile l'identification de son propriétaire. On pense que c'est cela qui a donné naissance à l'Héraldique, science des blasons. On peut voir, sur la tapisserie de Bayeux, Guillaume de Normandie obligé de relever son casque pour montrer à ses hommes qu'il est toujours en vie. Vers le Xe siècle, on utilisait le casque conique à protection nasale dont l'origine est certainement normande. Il fut encore utilisé en certains endroits jusqu'au début du XIIIe siècle.
A partir du XIIIe siècle, le besoin de mieux protéger le visage amena la création du heaume cylindrique enveloppant la tête entière avec des fentes pour les yeux . Ils avaient le dessus aplati ce qui était une régression car ils étaient plus vulnérables aux coups portés sur le dessus de la tête. Ces heaumes étaient lourds et rendaient la respiration difficile ce qui explique qu'ils étaient uniquement portés pendant le combat. L'amélioration des techniques de travail du fer permit de revenir à une forme conique sur le dessus du heaume tout en gardant la protection totale du visage (milieu du XIIe).
Le bassinet, qui apparut vers le début du XIVe siècle améliora considérablement le confort du chevalier. Il était moins lourd que le heaume du XIIe et équipé d'une visière pouvant être relevée ce qui facilitait la respiration. Sa forme était étudiée pour dévier les coups de lance mais également pour mieux résister aux coups de tailles portés par par les épées et masses d'armes.
Vers la fin du XIVe siècle, en plus du bassinet, un nouveau heaume apparaît: le heaume à "tête de crapaud". Ses surfaces fuyantes permettaient de dévier les coups et il fut très utilisé dans les tournois et joutes. Le heaume disparaît complètement à la fin du XVe siècle remplacé par l'armet et la salade. l'armet , plus léger que le heaume et le bassinet, pouvait être porté sans fatigue pendant longtemps. La salade était une sorte de chapeau de fer allongé à l'arrière du cou, possédant ou non une visière mais sans protection au niveau du menton. Sa forme fait parfois penser aux casques allemands de la première guerre mondiale sans qu'on sache si ces derniers s'en sont inspirés.



BOUCLIER
C'est la plus basique et ancienne arme de défense utilisée par les guerriers.  Les premiers boucliers, avec sangles, étaient ronds et ne protégeaient qu'une partie du corps. Ceci était efficace pour les combats au corps a corps mais l'était moins contre les armes de jets qui pouvaient atteindre les parties non protégées.
Le bouclier du Moyen Age connu sous le nom d'Ecu désignait un bouclier long utilisé par les les Normands  à partir du XIe siècle. Il était toujours arrondi sur le dessus mais allongé afin de protéger la jambe. Il possédait une partie saillante l'Umbo, avait une bordure métallique et mesurait environ 1m30 de haut.

L'amélioration des armures et l'utilisation du cheval dans les combats amenèrent à utiliser des boucliers plus petits. L'Umbo ne fut plus utilisé et le dessus arrondi disparu également (peut-être pour améliorer le champ de vision) et cette forme en V du bouclier est le plus souvent utilisée pour représenter les blasons. En effet, à partir du XIIIe siècle, l'écu porte régulièrement les armoiries de son propriétaire ce qui permet de l'identifier. Au XIVe siècle, une nouvelle forme de bouclier apparut : le bouclier de tournoi. Il était plutôt petit et possédait une encoche sur le dessus pour supporter la lance. Ce siècle vit également l'apparition du Pavois, grand bouclier ovale ou quadrangulaire utilisé par les fantassins et les arbalétriers. Il se plantait dans le sol et permettait de protéger les arbalétriers spécialement exposés pendant le rechargement de leurs armes.



ARTILLERIE


BOMBARDE
La bombarde est une pièce d'artillerie apparue pendant la guerre de Cent Ans qui lançait des boulets de pierre ou de fer d'un calibre important. Son manque de précision et sa faible cadence de tir rendaient la bombarde plus effrayante et démoralisante que meurtrière. C'est pour cela qu'elle était beaucoup plus utilisée pour abattre les fortifications ennemies, par exemple lors de la prise de Constantinople en 1453 où les Turcs utilisèrent des bombardes de taille immense. Elle fut utilisée jusqu'à la fin du xve siècle où elle fut rendue obsolète par l’apparition des canons à roues (couleuvrine). Le poids du projectile est de 280 kg.La bombarde serait une adaptation européennes des canons chinois, inventés au XIe siècle.


La bombarde primitive était formée d’un tube de métal ferreux renforcé muni d’une "culasse à boite" ou "boite à feu". On a par la suite fabriqué des bombardes de tous genres, de la bombarde à main, sorte de fusil de rempart servi par deux hommes, jusqu’aux bombardes de Tartaglia pesant neuf mille livres (une livre équivaut à environ 500 grammes) sans oublier les "Michelettes", formées de douves métalliques cerclées de fer sans anses ni tourillons. La plupart de ces armes recevaient par l’extrémité ouverte (la bouche), une charge de poudre tassée par une bourre et un projectile sphérique plein (le boulet) de pierre ou de fer. Le tir était initié par l’inflammation de la charge grâce à un trou percé à l’extrémité fermée (la culasse) dans lequel était introduit soit une mèche, soit de la poudre fine (le pulvérin). (JPG) Pendant la période de transition entre l’artillerie "mécanique" (baliste, catapulte, etc.) et l’artillerie "à poudre", l’utilisation des projectiles antérieurs, comme le carreau d’arbalète, a persisté. Ainsi les premières bombardes tiraient aussi de gros carreaux.
C’est à la bataille de Crécy que les bombardes apparaissent pour la première fois sur le champ de bataille où elles permettent à Édouard III de défaire les troupes de Philippe de Valois en faisant pleuvoir sur les Français une grêle de balles de fer et en "menant si grand bruit et tremblement qu’il semblait que Dieu tonnât, avec un grand massacre de gens et versement de chevaux".

Siège de caen : Bombarde
(pas de bombarde à Formigny, uniquement utilisée pour le siège d'une ville)






COULEUVRINE
Parmi les bouches à feu féodales, il faut, outre les bombardes, mentionner les couleuvrines.
 Les couleuvrines primitives était une pièce très longue et fine. C’était une sorte de gros mousquet enchaîné sur un affût et monté sur un chevalet qui se chargeait par la bouche et tirait des balles de plomb. Sa présence a été signalée pour la première fois lors du siège d’Orléans en 1428.

 
Ensuite a couleuvrine augmenta progressivement de poids et de longueur.il est fait mention en 1476, dans le récit de la bataille de Morat, d’une grosse couleuvrine pesant cent quinze livres. Sous Louis XI la couleuvrine devint une pièce de gros calibre. Les autres pays fabriquèrent aussi des couleuvrines de plus en plus puissantes. On peut dire que l’emploi de la bombarde et de la couleuvrine se répandit en France et à l’étranger comme la flamme d’une traînée de poudre. Les villes voulurent aussi avoir leur artillerie : Metz, 1320, Cambrai 1339, Paris 1350.

A Formigny, il est attesté la présence (pour la première fois lors d'une bataille ?) de deux couleuvrines.
Le plan français est simple: retenir les anglais en attendant l'arrivée de Clermont. Charles de Bourbon, prudent, maintient son armée hors de portée des flèches anglaises. Pour "fixer" l'ennemi, il ne fait avancer que son artillerie, 60 lances et ses deux couleuvrines sous le commandement de l'ingénieur Louis Giribaut. Les lignes immobiles angalises sont défoncées...

Couleuvrine aux armes de Strasbourg 1480-1500
Strasbourg - Musée Historique de Strasbourg


Canon en fer de type couleuvrine
XVIème/XVIIème siècle. Chateau de Gourdon
Volée conique d'un calibre d'environ 2.5 cm  avec bouche saillante, vent percé du trou de lumière, et tourillons sur la culasse, sur support en bois à ferrures.
Canon 72.5 cm





source : http://jeanmichel.rouand.free.fr/chateaux/armes/armes.htm
Merci à  ce site très complet et très clair de nous avoir fourni l'essentiel des informations